Une séance de méditation zen

Méditation zen Aubagne - Union du corps et de l'esprit

Déroulement d’une séance de méditation

Dès que le pied franchit le seuil du dojo, l’agitation du mental s’arrête, laissant de coté les tensions du quotidien. Car tout dans le dojo est un rappel à la concentration sur l’instant présent : le son des instruments qui rythment la séance, la façon de saluer, de marcher, de s’asseoir, de chanter les sûtras. Le silence…

Dans cette intimité entre soi et le geste, le corps ou la respiration, il n’y a plus des individualités qui pratiquent. Il y a simplement une pratique harmonieuse de la Voie.

Lors d’une séance, le zazen est entrecoupé d’une marche que l’on appelle kin-hin, et se termine par une petite cérémonie.

Zazen, la méditation assise.

Elle se pratique en silence, immobile et face au mur. On s’assoit au centre d’un coussin rond, zafu, les jambes croisées dans la position du lotus ou du demi-lotus.

Toutefois, si la posture est trop douloureuse ou si le manque de souplesse ne permet pas de presser fermement les genoux au sol, il est tout à fait possible de pratiquer sur une chaise ou un banc.

Instant après instant, par une profonde et intime présence au corps et à la respiration, le pratiquant retrouve à chaque séance ce qui était recouvert par les préoccupations égotiques.

C’est-à-dire un esprit libre, neuf et paisible, en harmonie et unité avec chaque chose rencontrée.

Kin-hin, la marche silencieuse

Avec la même concentration sur le corps et la respiration que pendant zazen, on réalise totalement chaque pas avant de faire le suivant. La main droite enveloppe le poing gauche, pressé contre la poitrine. Les avant-bras sont horizontaux et parallèles au sol. Les épaules se détendent. Le dos est droit, le menton rentré, la nuque tendue, le regard baissé à 45 degrés.

Pendant l’expiration, longue et profonde, silencieuse et puissante, la jambe avant est tendue. La racine du gros orteil presse fortement le sol avec tout le poids du corps. A la fin de l’expiration, le corps se détend, l’inspiration se fait naturellement et en même temps, on avance d’un demi pas.

Les cérémonies et le chant des sûtras

Dans le Zen, il n’y a pas de culte, pas d’idoles. Le Bouddha au centre du dojo n’est pas un objet de vénération, il représente zazen et l’ensemble des pratiquants. De même, les cérémonies pratiquées à la fin de la séance ne constituent pas un rite formaliste.

Elles ne sont même pas “nécessaires”, car zazen n’a besoin de rien. Il est tout à fait possible de ne pas y participer.

Alors, pourquoi les conserver ?

Sans doute parce que les cérémonies constituent une transition douce entre le silence de la séance de méditation et l’agitation de la vie quotidienne. La réintroduction du langage et du mouvement tout en prolongeant l’esprit de zazen : elles sont l’occasion de s’harmoniser avec l’ensemble, et permettent d’exprimer notre profonde humilité.

Quand nous pratiquons zazen et les cérémonies, nous abandonnons notre conscience personnelle et nous ne pensons plus : « je pratique pour les autres ». C’est à ce moment là que la pratique devient universelle.

Les sûtras se réalisent alors de manière vivante et actuelle, bien au-delà de la seule compréhension intellectuelle.

D’abord nous chantons le Takkesa ge, le sutra du Kesa, puis le Maka hannya haramita shing, le sutra de la Grande Sagesse, qui exprime la sagesse et la compassion permettant de mettre fin à la peur, à la souffrance et d’aller ensemble « au-delà du par-delà sur la rive du satori ».

Ensuite, vient le Shigu seigan mon, les quatre vœux du bodhisattva, l’expression de la confiance en zazen et l’aspiration à en continuer éternellement la pratique pour le bien de tous les êtres.

Enfin, le Fueko et le Ji ho san shi dédient la cérémonie qui vient de se dérouler à tous les maîtres de la lignée qui ont transmis l’essence du Zen depuis le Bouddha Shakyamuni, à tous les pratiquants et à tous les êtres sensibles. C’est le don des mérites du zazen pour le bien de l’univers entier.

Au sortir du dojo, notre vie peut devenir l’expression de cet esprit dans une totale attention aux autres et à soi-même, et actualiser la sagesse et la compassion de zazen.