Oui et non ! La pratique de la méditation zen a des effets positifs sur l’esprit qui rejaillissent dans la vie quotidienne : l’agitation mentale se calme, la concentration devient plus facile et on se laisse moins facilement déborder par les émotions…
Plusieurs études neurologiques récentes montrent que la méditation régulière module l’activité cérébrale, allant même jusqu’à renforcer certaines zones du cerveau liées à l’attention.
Mais avant tout, le zen est une démarche spirituelle, qui prend souvent sa source dans le ressenti d’un mal-être général et se traduit par le désir profond – même s’il est parfois inconscient – d’y mettre fin. C’est le début d’une quête de sens : “Qui suis-je ? Qu’est-ce qui souffre ?”
Non ! Le Bouddha a enseigné cette Voie d’éveil pendant 45 ans pour permettre aux autres personnes d’accéder à ce qu’il avait réalisé.
L’école zen est issue de cette tradition bouddhiste, même si sa forme très épurée est pauvre en rites et représentations, Kannon, le bodhisattva de la Compassion en est une figure iconographique récurrente.
Mais au-delà du “isme”, le Bouddha a toujours dit : “Ne croyez rien ! Faites-en simplement l’expérience !”.
Cette expérience, personne ne peut la réaliser à votre place. Il ne s’agit pas d’adhérer à une croyance particulière, il s’agit de s’asseoir et d’observer le jeu entre le corps et l’esprit. Il n’est donc pas question de conversion religieuse.
S’il n’y a pas de dojo à proximité, il est possible de pratiquer chez soi. Mais le contact avec les autres pratiquants est essentiel pour éviter les erreurs de posture ou les mauvaises interprétations de l’enseignement zen. L’énergie qui se dégage du groupe est aussi une aide précieuse.
Oui ! Pour s’asseoir en paix, la posture du corps est très importante. En prenant fortement appui sur le sol avec les genoux, en basculant le bassin en avant et en redressant la colonne vertébrale, on crée une posture stable et la respiration devient fluide. Le corps influence l’esprit qui devient calme, paisible tout en restant vigilant, très perceptif. La posture devient un miroir dans lequel on peut se regarder sans jugement, sans se laisser entraîner par ses pensées.
La méditation assise face au mur est spécifique de l’école zen Soto. Dans l’école zen Rinzai, les pratiquants sont face à face. Être face à un mur est à la fois plus facile et plus difficile. D’un côté, l’attention n’est pas constamment sollicitée par les autres, d’un autre côté, on est face à soi-même, c’est à dire face à la difficulté de maintenir son attention sur la posture et la respiration, et non pas sur ses pensées et son monologue intérieur.
On voit nos pensées, nos émotions et les réactions de notre corps qui apparaissent puis disparaissent. Parfois, on voit qu’elles s’accrochent, parfois pas. Bref, intuitivement et progressivement, on apprend à se connaître et, petit à petit, on défait des nœuds et on stabilise nos pensées et nos émotions.
On fait alors connaissance de manière de plus en plus approfondie avec notre véritable esprit.
Le kyosaku est appelé “bâton d’éveil” ou “main de Bouddha”. Loin d’être une punition, il apporte une aide précieuse aux personnes en difficulté pendant zazen. Lorsqu’il y a trop de tensions musculaires, lorsque le mental est agité ou que la somnolence apparait, l’attention à la posture devient difficile. Le pratiquant peut alors demander à recevoir le kyosaku selon un rituel précis.
Le bâton frappe une zone riche en points d’acupuncture au niveau des épaules, remet l’énergie en mouvement et rafraichit la concentration. Donné et reçu avec compassion, il sert à ramener le pratiquant à la juste tension du corps et de l’esprit.
La relation maître-disciple soulève bien des questions et des fantasmes chez les occidentaux, méfiants – à juste titre – devant les dérives de gourous peu scrupuleux.
Mais dans la tradition bouddhiste zen, cette relation ne saurait être fondée sur la soumission du disciple à l’autorité d’un autre. Le rôle du maître est de guider, d’enseigner la voie de la libération en tant qu’expérience directe du réel, et non comme un savoir intellectuel.
On dit que quand le disciple est prêt, le maître arrive. Être prêt, c’est vraiment rechercher la Voie avec tout son être comme la chose la plus importante de sa vie.
Non ! Le zen n’est pas une sectaire pour plusieurs raisons. D’abord parce que la participation aux méditations est libre, chacun pratiquant au rythme qu’il désire.
De même, la participation aux stages de pratique intensive sur une journée ou un week-end est un choix personnel.
Ensuite, parce que le zen est le contraire d’une voie d’isolement. L’enseignement a toujours mis l’accent sur la continuité entre la méditation et la vie quotidienne. Les maîtres ont toujours insisté sur la nécessité de maintenir une vie personnelle, sociale et professionnelle, qui sont autant de lieux de connaissance de soi et de pratique de la Voie.